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.Ho Chi minh a alors besoin d'une entente temporaire avec la France pour se débarrasser de ces chinois, ennemis
héréditaires, quitte à négocier ensuite notre départ,, ou nous chasser par la force. De là son accord permettant le retour pacifique de la France au Nord Viet Nâm ... De deux maux, il faut choisir le moindre. Le
6 Mars 1946, dans le cadre de l'opération Bentré, nos navires, protégés par le contre-torpilleur "Le triomphant" avancent en file indienne dans la passe qui permet d'accéder au port d'Haiphong. C'est alors
que les chinois, au mépris de nos accords avec leur gouvernement et Ho Chi Minh ouvrent le feu avec toutes leurs armes sur nos transports de troupes. Nous perdons trente neuf hommes et dénombrons trente blessés. Leclerc
donne enfin l'ordre de riposte et les canons du "triomphant" pulvérisent les batteries chinoises. Après quarante huit heures de pourparlers avec les représentants officiels d'une part, et la signature à
Hanoï d'un accord entre Ho Chi Minh, Sainteny et Salan d'autre part, le débarquement de nos deux mille hommes peut s'effectuer. Hanoï accueille ses libérateurs dans la liesse. Trois mille français vivent alors au
Tonkin, otages des japs, puis du Viet Minh et des chinois. Avec ces derniers, les incidents se succèdent. Le jour de Pâques 1946, en pleine ville, ils tirent sur des Français sans armes, faisant treize tués. Ils s’en
iront enfin, avec réticences. Les derniers partiront le 26 Juin. Lors de leur départ, je les ai vu emmener, non seulement les meubles, mais aussi les portes, les fenêtres, les les meubles, mais aussi les portes,
les fenêtres, les sanitaires et les fils électriques des maisons qu'ils occupaient.
En ce mois de Juin 1946, la République autonome de Cochinchine est proclamée unilatéralement par notre Haut commissaire
1'amiral Thierry d'Argenlieu. Cette énorme faute a retiré tout crédit à la parole de la France. Nous avions promis l'union des trois Ky : Tonquin, Annam, Cochinchine au lieu de cela ce fut la stupéfaction, même pour
Ho Chi Minh pour qui elle sera de courte durée. C'était l'échec de la politique préconisée par Sainteny et Leclerc qui se trouvait en complet désaccord avec le Haut commissariat lequel imaginait encore que tout pouvait
redevenir comme par le passé.Le 18 Juillet, le général Leclerc préfère quitter le commandement et rentrer en France. Nommé inspecteur des forces d'Afrique du Nord, il décédera peu après dans un accident d'avion près de
Colomb-Béchar dans des circonstances qui restent inexpliquées encore aujourd'hui. Le 6 Juillet
s'était ouverte la conférence de la dernière chance à Fontainebleau. La quatrième république était une nouvelle fois en pleine crise gouvernementale. Ho Chi Minh au nom de la délégation Viet Minh demande une indépendance totale de l'Indochine, par étapes. Elle lui est refusée. La délégation regagne Hanoï sans avoir rien obtenu, ni rien cédé. Ho Chi Minh, le vieux chef, n’est plus en mesure de se faire entendre des siens. C'est l'engrenage fatal. Dans un dernier recours, il s'adresse à Léon Blum, nouveau chef"du gouvernement ... mais son message reste bloqué à Saïgon. Pendant ce temps les troupes de Giap se renforcent.
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