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1946-54 (suite)

Les ruines d’Hanoï après le coup de force

1946 - 1954

Maison par maison, quartier par quartier, le 6ème R.I.C., renforcé par toutes les troupes disponibles à Hanoï, dont mon détachement de mécanos,, entreprit la chasse aux Tu-Vé et notamment aux snipers camouflés dans les arbres et sur les toits. C'est au niveau des bâtiments de la sûreté que l'horreur et le dégoût étaient les plus grands. Dans la cour centrale, gisaient les cadavres des collaborateurs pro-français.. dans la prison, des femmes enchaînées, et au passage, la fabrique de faux billet de cent piastres. Un peu plus loin , nous avons occupe la caserne de la garde Viet, ainsi que le grand immeuble de la Shell, rempli de civils, où nous avons perdu trois des nôtres.

D'autres détachements se sont déployés dans d'autres quartiers alentour. Un peu partout, au Nord du seizième parallèle, dans toutes les villes d'Annam et du Tonkin, ce furent les mêmes scènes de terreur.La guerre d'Indochine durera alors encore sept années. Le jour appartenait aux français, la nuit, la terreur et la cruauté, aux Viets. La lutte s'est enlisée. Les villes étaient reconquises, mais peu sûres. Sur les routes entre les postes, les convois étaient sans cesse attaqués, les postes eux mêmes souvent submergés sous le nombre.
C'est ainsi que la lassitude a gagne nos soldats qui se battaient dans des conditions très difficiles, dans la brousse inhospitalière, la chaleur, la moiteur, la boue, les sangsues. Beaucoup étaient malades, loin de leur pays qui les oubliait et de leur famille qui vivait dans l'angoisse.Trois ans après le coup de force des Viets, le corps expéditionnaire comptait cent trente six mille cinq cent hommes dont un tiers de français de métropole. Cette armé était dispersée du Nord au Sud, les combats continuaient, et s'éloignait l'espoir de victoire totale. C'est alors que le général Delattre De Tassigny accepte le commandement. De décembre 1950 à Janvier 1952,ont réapparu des ordres précis, a transpiré son esprit d'offensive., son rayonnement ainsi que la confiance et l'espoir placé dans notre armée.
Mais le 30 Mai 1951 à Nin Binh. le Lieutenant Bernard De Lattre, son fils est tué à son poste de combat. Abattu et malade, notre grand chef est rapatrié en France. Il décédera le 11 Janvier suivant. Entre temps le règne de l'incertitude est réapparu. Les forces triomphantes des nationalistes de Mao arrivent aux frontières du Nord et donnent au Viet Minh une carte de plus et une aide considérable en matériel.